Officiellement inaugurée le 1er mars dernier, la
Maison des Cultures Urbaines (MCU) est le premier centre de la ville de Dakar
dédié aux métiers des cultures urbaines. Visant à contribuer à la création de
lieux d’expressions pour les artistes de la communauté hip-hop au Sénégal, ce
lieu se base sur une méthode de fonctionnement inclusive et participative.
Située dans le centre socio-culturel de Ouakam, la Maison
des Cultures Urbaines est le nouveau temple des acteurs et passionnés de
cultures urbaines. Son ouverture ne pouvait d’ailleurs tomber à meilleur
moment, si l’on considère que, cette année, le Sénégal fête les 30 ans du
hip-hop.
Appuyée par la Ville de Dakar, plus précisément en les
personnes du maire Khalifa Ababacar Sall et de l’ancien Directeur de la
Culture, le défunt Oumar Ndao, la mise en place de la Maison des Cultures
Urbaines (MCU) prouve que les autorités publiques ont enfin pris conscience de
l’importance et de l’apport de la communauté hip-hop aux questions de
développement.
La MCU, c’est aussi et surtout un projet soutenu par des
acteurs de la culture urbaine. Ainsi, l’association Africulturban, présidée par
le rappeur et producteur Matador, et l’association Guédiawaye Hip-Hop, dirigée
par le rappeur et activiste Malal Talla, plus connu sous le sobriquet de Fou
Malade, ont mis leur expertise à la disposition de l’équipe de la MCU.
Par ailleurs, notons que le rappeur Didier Awadi a accepté
de jouer le rôle de président de l’Urban Culture Consulting (UCC), un organe
regroupant les sept associations qui pilotent la MCU (Yakaar, Kaay Fecc, Jolof
For Life, Doxandem Squad, Africulturban, Studio Sankara et Guédiawaye Hip-Hop).
Chargé de mission du Maire de Dakar pour les cultures
urbaines et comptant parmi les administrateurs de la MCU, Amadou Fall Bâ est
revenu sur tout le processus qui a abouti à l’érection de ce centre. Son équipe
a procédé en fonction d’une démarche participative et inclusive, échangeant
avec plusieurs structures hip-hop de Ouakam pour s’inspirer de leurs
expériences.
« CET ACTE S’INSCRIT DANS UN SOUCI D’APPROPRIATION LOCALE DU PROJET.
INSTALLER LA MCU ICI VA PERMETTRE AUX ARTISTES OUAKAMOIS D’AVOIR UN OUTIL
INDISPENSABLE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LEUR ART ET À DAKAR DE GARDER
JALOUSEMENT SON RANG DE PREMIÈRE CAPITALE AFRICAINE EN MATIÈRE DE HIP-HOP ET DE
CULTURES URBAINES ». – AMADOU FALL BÂ
Officiellement créée en 2014, la MCU a, depuis lors,
enregistré plusieurs accomplissements. Ainsi, depuis son ouverture, plus de 84
activités y ont été accueillies et/ou organisées, et plus de 102 emplois
directs et indirects ont été créés. Egalement équipé à la hauteur de sa
mission, ce centre d’animation, de formation et de documentation dispose
désormais d’une salle de perfectionnement aux métiers des arts scéniques, d’une
salle de danse, d’une salle de DJ, d’une salle polyvalente, d’un studio
d’enregistrement, d’une scène de concert, d’un restaurant, d’un espace de
rencontre pour jeunes et de bureaux multi-fonctionnels.
Premier centre du genre dans la capitale sénégalaise, la
MCU veut devenir un pôle majeur de la conversion des passions et rêves de
jeunes passionnés de cultures urbaines en métiers et vocations. Face au succès
de cette initiative, l’ouverture d’une nouvelle MCU est également prévue à
Rosso, en juin prochain. De toute évidence, au Sénégal, le mouvement hip-hop a
réussi à s’imposer comme un médium crédible et légitime par lequel la jeunesse
peut s’insérer et s’épanouir dans la vie professionnelle.
Source: HappyinAfrica