« LE
MARABOUTAGE, HERITAGE OU ESCROQUERIE ? »
Par les temps qui coulent,
les ménages polygames sont devenues monnaie courante dans bien des pays africains.
Par conséquent, la femme qui s’était mariée espérant ainsi un ménage rose et monogame, se retrouve
entrainée dans une spirale de partage et de problèmes pour la plupart des cas.
Dès lors, la rivalité entre les coépouses devient de plus en plus flagrant.Et
comme à la guerre tous les coups sont permis pour s’attirer les faveurs de l’époux.
L’on ne disconvient pas du fait que la femme est de nature jalouse et
possessive, alors se retrouver dans un ménage polygame du jour au lendemain,
les poussent très souvent vers des déboires accompagnées de lourdes
conséquences. Parmi ces dérives le maraboutage est l’un des plus fréquents.
En effet les femmes mariées
sous un régime polygamique sont pour la plupart celles qui font le plus recours à cette pratique. De ce fait,
elles constituent la clientèle majeure de ses ‘’vendeurs d’illusions’’ comme on
a l’habitude de les nommer. Mame Salimata regrette cette pratique qui non
seulement dépouille les femmes de leurs avoirs les plus précieuses, mais également
et surtout une partie de leurs vertus. « Quand je vois une femme
avoir recours au maraboutage pour une quelconque raison, j’ai l’estomac qui se
retourne et j’ai réellement envie de vomir a plus forte raison si les méfaits
du maraboutages sont dirigés à l’encontre d’une autre femme ou ces enfants.
Cela me répugne tout simplement »s’indigne-t-elle
Cependant, comme dans tous
exercices, fonctions, ou habitudes, des brebis galeuses ils n’en manquent pas. Si
pour certaines avoir recours aux pouvoirs de la magie noire ou entre autres
celui des djinns est signe de mauvaise foi et d’un manque total de confiance en
soi, pour d’autre en revanche y recourir est parfaitement normale, pour toutes
les femmes désireuses de garder en liesse leur époux le maximum de temps possible.
Kiné Tambédou est de celle-là et n’hésite pas à le clamer haut et fort « personnellement,
je ne trouve pas mal à aller chez le
marabout pour éjecter sa coépouse de la course, c’est d’ailleurs une façon de
faire comprendre à la nouvelle venue qu’elle ne fait absolument pas le poids devant
celle qui étais la avant elle. C’est important de garder son ménage dans une
ambiance stable et durable et si un marabout peut m’y aider je n’hésiterais pas
une seule seconde »déclare cette dame de 22 ans récemment mariée.
Toutefois, le plus souvent, les femmes ne se soucient pas ou ignorent complètement l’effet que ses bains, ces philtres ou potions ont sur leurs organismes ou celui des époux. Pire encore certaines poussent le bouchon encore plus loin, en dirigeant les effets du maléfice non seulement contre celles qui partagent leurs époux mais aussi parfois sur les enfants de cette dernière. De ce fait les conséquences qui en découlent ne sont pas des plus petites. Bien au contraire elles peuvent aller de la paralysie à la mort. Amy Diawara est d’ailleurs dans la longue liste des épouses ayant été victime de cette pratique «j’ai été paraplégique pendant environ deux longue années de mon existence. Je ne parvenais pas à bouger un seul de mes membres. C’est seulement quand mes enfants ont découvert un tas de talismans sous mon lit alors qu’ils faisaient un grand ménage, que j’ai enfin pu retrouver l’usage de mes membres.Ma coépouse n’a pas hésiter à me balancer au visage que c’était elle l’auteur de ce forfait. Je ne pouvais pas non plus riposter par crainte du châtiment de dieu mais aussi à cause de la peur qu’elle orchestre ma mort tout simplement »s’offusque-t-elle.
Face à une société qui ne
fait pas de cadeau aux femmes reniées par leurs époux après un second mariage,
ces dernières deviennent de plus en plus entreprenantes en ce qui concerne les
moyens de s’attirer les faveurs du chef de famille. Toutefois celles pour qui
le maraboutage est le seul recours pour parvenir à rester mariées, elles sont
désignées par d’autres femmes comme des « dames désespérées ou des reines
déchues ». Souvent le manque d’assurance en soi facilite l’emprunt d’un
chemin maléfique. Sarah Mendy est d’avis que seule un manque total de confiance
est à l’origine de cette pratique « une femme digne de ce nom, n’a ni
besoin de philtre ni de potion pour mettre sa coépouse hors circuit. Au
contraire tout est dans les astuces, le secret de la lingerie, des encens ou
mieux encore la confiance en soi. Tout le reste n’est que mensonge »clame
madame Gomis
Dans un souci de fidéliser et de séparer leurs maris de sa « nouvelle acquisition »les femmes se livrent à une bataille sans pitié ou tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ce fardeau encombrant qu’est la coépouse. Sont-elles réellement consciente de ce qu’elles font, des risques qu’elles prennent en s’adonnant à de telles pratiques, les questions dont les réponses valent des millions
Aissata Ndiaye